| Uchû Senkan Yamato (Cosmoship Yamato) |
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Fiche technique
Titre: | Uchû Senkan Yamato (Cosmoship Yamato) |
Format: | manga en 3 tomes |
Date d'édition: | parution dans le magazine Adventure King de oct. 1974 à avr. 1975 |
| édition en volumes: vol.1 1975, vol.2 1979, vol.3 1980 |
Pays: | Japon |
Auteur: | Leiji Matsumoto |
Editeur: | Akita Shoten |
Collection: | Sunday Comics |
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Couvertures édition originale Sunday Comics (3 volumes)
Couvertures réédition Akita Bunko (2 volumes)
Edition française Black Box (2015, 3 volumes)
Si l'influence de Leiji Matsumoto sur la série télévisée
Uchû Senkan Yamato a d'abord été minime, pour gagner en importance au fil des saisons et des films successifs, l'adaptation en manga de cette oeuvre a été véritablement l'occasion pour le futur créateur d'
Albator et
Galaxy Express de développer les thèmes, situations et personnages qui lui tenaient à coeur. Quitte à négliger la trame du dessin animé.
Au fil des trois volumes de
Cosmoship Yamato sortis entre 1975 et 1980, Leiji Matsumoto a en fait développé trois histoires indépendantes :
Uchû Senkan Yamato
Le premier volume paraît en 1974, parallèlement à la diffusion de la série. Comme c'est souvent le cas, c'est à Matsumoto, qui officie déjà comme character-designer sur le dessin animé, qu'on confie l'adaptation papier. En 1974, Matsumoto est devenu un artiste très populaire, alors que son style de dessin très particulier est arrivé à maturité avec des oeuvres comme
Sexaroid,
Otoko Oidon et
Gun Frontier. Son manga
Yamato donnera le ton pour ses oeuvres de science-fiction à venir.
Si dans ses premiers chapitres le manga va suivre le déroulement de l'aventure telle que vue à la télévision, Matsumoto va assez rapidement prendre des directions inattendues. La plus célèbre de ces "déviations" est l'apparition, entre deux pièges tendus par Dessler et ses sbires, d'un vaisseau pirate : le Deathshadow. Le temps pour Susumu Kodai de discuter avec le capitaine de ce navire, le Capitaine Harlock, dont le visage est dissimulé. N'ayant pu faire intervenir ce personnage dans le dessin animé, Matsumoto a choisi de maintenir sa présence dans le manga. Pourquoi Harlock apparaît-il masqué ? D'une part pour ménager le suspense à ce stade du récit (puisqu'on découvrira plus tard, qu'il s'agissait de Mamoru Kodai, le frère de Susumu présumé disparu) mais on peut aussi se demander si Matsumoto n'avait pas déjà d'autres projets pour le capitaine, qui réapparaîtra peu de temps après dans les mangas
Uchû Senkan Deathshadow (dont la parenté de titre est évidente, et qui préfigure la future intrigue d'
Uchû Kaizoku Captain Harlock),
Dai-Kaizoku Captain Harlock ou encore
Diver Zero...
Plus étonnant encore, certains des plus légendaires morceaux de bravoure de la série sont à peine mentionnés, voire carrément passés à la trappe : le piège du "Réflex Gun", la bataille décisive contre la flotte de Domel... Quant à la destruction de Gamilas et la récupération du Cosmo Cleaner sur Iscandar, elles sont racontées par Okita dans un message envoyé à la Terre alors que le Yamato est sur le chemin du retour ! Comment expliquer ces étranges parti-pris narratifs ? Alors que la série était raccourcie à 26 épisodes, Matsumoto a-t-il été lui aussi obligé de hâter la conclusion du manga ? Peut-être faut-il y voir une certaine lassitude du mangaka, qui ne développait pas là une histoire qui lui était propre...
Toujours est-il qu'en 1979, la redécouverte de
Yamato suite au succès de la deuxième série va amener Matsumoto à travailler sur un deuxième volume reprenant la trame du film
Saraba Uchû Senkan Yamato: Ai No Senshitachi.
Saraba Yamato !
Si le premier volume ira au bout de l'aventure (nonobstant quelques raccourcis évoqués plus haut), ce deuxième essai, bien que totalisant un nombre de pages supérieur, restera inachevé. D'emblée, on sent que Matsumoto, dont le dessin a encore progressé, ne s'implique que modérément. Il semble perdre tout intérêt une fois que le Yamato a quitté la Terre. En revanche, la rébellion du Yamato contre ses propres alliés de la flotte terrienne pour aller affronter la menace de la Comète Blanche semble fasciner le maître qui fait de cette "trahison" le coeur du récit. Recueillement de Kodai et ses amis sur la tombe du capitaine Okita, batailles pour échapper aux satellites de défense de la Terre, le tout culminant avec une longue séquence muette, véritable ballet aérien où le Yamato joue au chat et à la souris avec l'Andromeda, le fleuron de la flotte terrienne. Sur près de 20 pages, les deux adversaires se jaugent, chacun pointant ses canons sur l'autre, se tournant autour, alors que dans de brefs dialogues par écrans interposés, le capitaine Hijikata de l'Andromeda tente de percer les motivations de Kodai. Cette scène est un véritable témoignage de la passion de Matsumoto pour les engins de guerre, puisqu'il en profite littéralement pour les représenter sous tous les angles !
Ce sera, du reste, la seule véritable péripétie de ce
Saraba Yamato. Par la suite, le Yamato suivra la piste de dévastation laissée par la Comète Blanche, mais le manga se terminera sans qu'il y ait eu affrontement avec ce redoutable ennemi. On peut donc voir dans ce manga une belle introduction à la série télévisée, mais qui possède finalement assez peu d'intérêt en soi ! A noter que d'autres mangas de
Saraba Yamato existent, dessinés par d'autres que Matsumoto lui-même : peut-être a-t-il passé le flambeau, confiant la poursuite de la série à ces autres mangakas ? L'édition que nous possédons ne comprenant que les pages signées par le maître, nous n'en savons guère plus.
L'épisode inédit
En marge de ces deux histoires, Matsumoto a dessiné une aventure complète du Yamato, se déroulant à l'époque de la première série. Le cuirassé y affronte deux femmes mystérieuses, naufrageuses de l'espace, qui tenteront de piéger le Yamato en confrontant son équipage à des illusions issues de leur passé. Ainsi Kodai poursuivra-t-il le fantôme de son frère Mamoru dans les coursives, et Okita sera-t-il harcelé par ses camarades morts au combat... L'histoire s'achève par une bataille contre une flotte de Dessler, plus survolté que jamais. Le leader des Gamilas n'est pas sans entretenir des rapports troubles avec nos deux sirènes... dont les tactiques ne sont pas sans rappeler celles des terribles ennemies d'Albator : les Sylvidres !
Page modifiée le 06/10/2015 19:14