L'Univers
de Yamato
Éternité sans humanité n'est que ruine de l'âme
Casshern

Dans un monde désertique dévasté, les rescapés – essentiellement des robots et quelques rares humains – tentent de survivre. Si les conditions sont difficiles pour les humains, elles le sont tout autant pour les robots qui dépérissent, en proie à « la Ruine ». Le monde ne sera bientôt plus qu'une vaste étendue stérile et silencieuse. Seul restera Casshern, l'immortel responsable du désastre. S'il sait qu'il s'appelle Casshern c'est car ses adversaires le nomment ainsi. Lui n'a aucun souvenir de son passé, et pourtant il est bien celui qui a tué « le Soleil nommé Lune » et ainsi apporté malheur et désolation sur le monde.

Réalisée en 2008 au sein du studio Madhouse, Casshern Sins (キャシャーン Sins) est un brillant reboot d'une licence des années 70 de la Tatsunoko. Cette nouvelle série présente un certain nombre de similitudes avec l'univers de Galaxy Express 999 ; similitudes que le présent texte va tenter de mettre en lumière.

Tout d'abord un monde où règne la dualité entre hommes et robots. A la différence que dans Casshern Sins il n'est pas question de mécanisation des êtres humains mais de robots en tant qu'espèce à part entière (comme dans Galaxy Express, certains robots sont dotés d'un corps magnifique, d'autres d'un corps grotesque). Cependant les problématiques et thématiques restent similaires : les humains sont mortels alors que les robots sont éternels. Sauf que la Ruine a remis tout le monde sur un pied d'égalité. Tout le monde excepté Casshern.

Ryûzu

Galaxy Express met en scène Maetel, la voyageuse éternelle, et Tetsuro, le jeune garçon en quête d'immortalité. Casshern est les deux à la fois. De Maetel il a la beauté, la force, le mystère, la tristesse et le poids d'un passé qu'il découvre par bribe. De Tetsuro il a la candeur, l'innocence due à son amnésie, et le besoin d'entreprendre un voyage initiatique. Tetsuro est en quête d'immortalité, Casshern l'immortel est en quête de rédemption et de sens. De sens à sa vie illimitée, ainsi qu'à celle de tous ceux qui autour de lui sont inexorablement condamnés à dépérir.

Au cours de leur voyage respectif, Casshern et Tetsuro rencontreront des personnages forts similaires. Certains résignés, d'autres au contraire prêt à s'accrocher à n'importe quel espoir, aussi chimérique soit-il. Bien que leur quête soit différente, tous deux arriveront à la même conclusion : c'est le caractère éphémère de la vie qui en fait la beauté, qui fait que l'on est capable d'en apprécier au mieux chaque instant.

Mais plus que les thématiques, ce sont encore les atmosphères des deux univers qui se ressemblent le plus. Ce mélange de tristesse, de violence et de poésie mélancolique rarement vu dans d'autres œuvres. Convergence notamment soulignée par des thèmes musicaux qui véhiculent une charge émotionnelle très similaire (extraits).

D'ailleurs est-ce vraiment un hasard si le principal personnage féminin de Casshern Sins, Ryûzu (リューズ), porte le nom de l'inoubliable chanteuse aux cheveux bleus de Galaxy Express ?


charlock, août 2013

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