L'Univers
de Yamato
L'influence de Yamato sur l'animation japonaise (page 2 sur 4): L'influence de Yamato chez la Gainax

>> Daicon IV (1983)

En 1981, la convention de science-fiction Daicon III a lieu à Osaka. A cette occasion, un groupe d'étudiants, sous le label Daicon Film, réalise en deux mois un court dessin animé présenté en ouverture et narrant les aventures d'une écolière attaquée par des robots. Parmi eux, Hideaki Anno, Takami Akai et Hiroyuki Yamaga.

Deux ans plus tard, en août 1983, à l'occasion de la Daicon IV, le même groupe présente une nouvelle animation. Sur le mythique Twilight d'Electric Light Orchestra, la jeune fille, qui a revêtu entre temps une panoplie plus... hem... dynamique, affronte une collection vertigineuse de robots, aliens et autres héros de la SF dans un clip de quatre minutes extrêmement bien animé et rythmé.

Difficile d'y voir le travail d'amateurs, et d'ailleurs, Bandaï ne s'y trompera pas et confiera au groupe un projet de film : Les Ailes d'Honneamise. Les étudiants de Daicon Film ont alors fondé, en décembre 1984, leur studio d'animation : le studio Gainax. L'échec commercial d'Honneamise, sorti en 1987 après une longue gestation, ne découragera pas la jeune équipe qui connaîtra le succès avec les OAV Gunbuster en 1988.

Daicon IV accumule les références aux poncifs de la SF, et notre charmante héroïne croisera parmi tant d'autres Dark Vador, Alien, des vaisseaux issus de Star Trek, Godzilla, la forteresse spatiale Macross, ainsi que l'Arcadia d'Harlock (Albator) et, bien sûr, le cuirassé de l'espace Yamato.

Daicon IV

Le Yamato apparaît une première fois aux côtés de l'Arcadia en tant que bras du Macross SDF-1 dans une scène où un combat spatial épique prend vie dans un décor de café. Un peu plus loin, il se fait couler par une des larves de Mothra, la mite géante qu'affronte entre autres Godzilla... Enfin, l'une des dernières scènes de Daicon IV, où la nature reprend ses droits sur la civilisation et où les immeubles explosent en pétales de cerisier, montre une terre rouge redevenir bleue, reprenant la fin de la première série d'Uchû Senkan Yamato.

Avec ce film qui marque d'une certaine manière l'entrée des trublions de ce qui allait devenir la Gainax dans le monde de l'animation professionnelle, ceux-ci affirment leur amour pour toutes les science-fictions et parmi celles-ci, et non des moindres, Uchû Senkan Yamato. On ne s'étonnera donc pas des multiples références faites au cuirassé de l'espace dans leurs oeuvres postérieures...

Vous pouvez télécharger la vidéo de Daicon IV sur la page suivante: http://www.fenarinarsa.com/nadia/supplements.html


>> Gunbuster (1988)

En 1988, la sortie des 6 OAV de Gunbuster fait date dans l'histoire de la japanimation. Les sources d'inspiration de cette magnifique fable de science-fiction sont multiples, Gunbuster puisant dans la plupart des grandes séries de robots de l'époque, notamment Macross, Gundam, mais surtout en ressuscitant le concept de "super robot" popularisé par Go Nagai (Mazinger, Goldorak) et tombé en désuétude depuis la fin des années 70. Huit ans plus tard, Anno et la Gainax revisiteront le genre avec Neon Genesis Evangelion qui va révolutionner le concept de robot géant. Même si l'on peut sans doute reprocher à Gunbuster d'enchaîner les clichés, impossible de ne pas être subjugué par cette fresque épique et sensible, devenue instantanément un classique incontournable de l'animation japonaise. Cette oeuvre ne manquera pas d'inspirer à son tour d'autres artistes, comme en 2002 le très prometteur Makoto Shinkai avec son sublime Hoshi No Koe - The voices of a distant star.

Gunbuster

Pour ce qui concerne Yamato, on peut relever quelques influences notables ainsi que plusieurs petits clins d'oeil. Il y a pour commencer une ressemblance évidente sur certains plans entre le capitaine Tatsumi Tashiro et le capitaine Jyuzo Okita. Difficile également de ne pas voir dans la salle des machines de l'Exelion une copie quasi-conforme de celle du Yamato, d'autant plus que ce moteur permet des sauts hyper-espace également appelés warp. On appréciera également le poster du film Uchû Senkan Yamato au mur de la chambre de Noriko dans le 5ème OAV, puis la photo d'une maquette de Yamato (à roulettes ?!?) dans l'épisode suivant.

Nadia et le Secret de l'Eau Bleue vs Uchû Senkan Yamato
>> Nadia (1990)

Ce n'est pas une révélation, la superbe série Nadia, le Secret de l'Eau Bleue (Fushigi No Umi No Nadia, 1990) a grandement puisé dans d'autres oeuvres pour remplir son univers fascinant. Parmi ces oeuvres, on retrouve évidemment Vingt Mille Lieues sous les Mers, Les Mystérieuses Cités d'Or, Le Château dans le Ciel, mais saviez-vous que les créateurs de Nadia se sont aussi très largement inspirés de Yamato ?

On peut tout d'abord noter la grande ressemblance entre les personnages de Nemo et d'Okita. En effet, bien que le capitaine Nemo soit physiquement plus proche du capitaine Global de Macross (Macross, qui soit dit au passage, a repris un grand nombre de concepts introduits par Yamato), on retrouve trait pour trait le même personnage torturé et mystérieux, dont le douloureux passé resurgit par bribe au fil des épisodes.
Impossible également de ne pas faire le rapprochement entre le Nautilus et le Yamato, avec la cabine vitrée du capitaine qui surplombe le navire. L'Exelion a lui aussi des airs de Yamato, avec sa tour de contrôle, ses batteries de canons, et surtout ses ailes escamotables qui se déploient lors des vols atmosphériques.

Le bouquet est tout de même l'épisode 36 de Nadia, qui s'est plus qu'inspiré (ce n'est rien de le dire) de l'épisode 2 de Uchû Senkan Yamato. Les images collectées en parallèle sur ces deux épisodes se passent de commentaires. Avec cette séquence reprise quasiment plan par plan, Hideaki Anno rend ainsi hommage à l'anime qu'il affectionne plus que toute autre.

Ajout du 06/10/2014 : Grand merci à Dybex pour la traduction du "Nautilus Guide" dans la sublime édition DVD/Blu-ray de Nadia. On peut notamment y consulter une liste des passages de Yamato trouvant écho dans la série. En voici un scan ainsi que deux petites captures supplémentaires correspondant aux références 12 et 15 :
Le Yukikaze dans Nadia Un cosmogun dans Nadia

En complément nous vous invitons à consulter la fiche de Nadia, le Secret de l'Eau Bleue sur notre autre site Mobilis in Mobile, dédié au mythe du Nautilus et du capitaine Nemo :
http://mobilismobile.free.fr/oeuvres/fiche.php?id=41


>> Otaku No Video (1991)

Hideaki Anno et ses compères de la Gainax ne seraient-ils pas une bande d'otakus hardcore accros à la japanimation en général et à l'oeuvre de Leiji Matsumoto en particulier ?

Si jamais vous n'en étiez pas encore tout à fait convaincus, je ne saurais trop vous recommander le visionnage de Otaku No Video - Graffiti of Otaku Generation. Sortis en 1991, les 2 OAV qui composent cette oeuvre nous proposent une plongée en immersion totale dans le milieu des fanatiques de japanimation dans les années 80, alors que le "Yamato boom" battait son plein. Les 2 épisodes alternent les séquences animées délirantes avec des interviews édifiantes de vrais otakus en chair et en os. Ce double regard, successivement tendre et impitoyable, donne certainement une idée assez juste du monde fantastique et pathétique dans lequel évoluent ces fans incurables.

Otaku No Video

Le premier OAV (1982, images ci-dessus) nous invite à suivre le jeune Kubo dans sa découverte du monde insolite des otakus. Il ne tardera pas à croiser de joyeux cosplayers parmi lesquels un émule de Susumu Kodai, suite à quoi il sera accueilli dans l'antre des otakus par un fan de Shiro Sanada qui ne manquera pas l'occasion de placer une réplique culte de Yamato. A noter que le T-shirt à manches courtes qu'il porte fait bien partie de la gamme de vêtements sortie en 1978 (voir la fiche du film Saraba Uchû Senkan Yamato: Ai No Senshitachi). Dans la suite de l'OAV, on aura également le bonheur de croiser un poster du film Uchû Senkan Yamato, ainsi qu'une maquette du cuirassé spatial.

Otaku No Video

Dans le 2ème OAV 1985, nos sympathiques otakus devenus "Otakings" vont définitivement passer à la vitesse supérieure. Ils vont créer leur propre société appelée "GX" (tiens, tiens... ça m'évoque vaguement le nom d'un certain studio...), puis se lancer à la conquête du monde en menant à bien leur projet de parc "Otakuland". Kubo et les siens finiront par s'élancer vers l'espace, ultime frontière qu'aucun otaku n'a jamais franchi, à bord d'un simili-Macross dont la passerelle est une copie conforme de celle du Yamato.


>> Entre elle et lui (1998)

Autre référence encore, mais seulement sonore, dans le 26ème et dernier épisode de la série Entre elle et lui / Kareshi kanojo no jijô (1998-99) de la Gainax, on peut entendre dans l'introduction de celui-ci, les premières mesures du fameux générique de la série Uchû Senkan Yamato. La musique de Miyagawa Hiroshi qui est apparue avec le Yamato de l'espace à l'époque de la crise économique au début des années 70, appuyée par le choc pétrolier de 1973, accompagne ainsi des propos évoquant la situation de la récession de l'économie japonaise au cours de la dernière décennie du 20ème siècle, pour ensuite revenir aux sentiments qui traversent les personnages, dont ceux entre Yukino et Sôichirô...


Mahoromatic >> Mahoromatic (2001)

En 2001, la Gainax s'adonne joyeusement à l'un des grands classiques de l'animation japonaise : la série de "maid", avec Mahoromatic - Automatic Maiden. Tous les clichés du genre sont bien présents dans cette sympathique comédie au cours de laquelle une séduisante androïde de combat se reconvertit en soubrette au service d'un étudiant orphelin. Dans le 7ème épisode de cette série au ton résolument coquin, le jeune Suguru Misato se retrouve brièvement métamorphosé en Susumu Kodai déclanchant le tir du Canon à Ondulation. Désolé pour les puristes, mais l'image ci-contre a été sensiblement recadrée afin de... comment dire... afin de se recentrer sur le sujet de la rubrique... ^_^'


>> Abenobashi (2002)

La délirante série parodique Abenobashi Magical Shopping Street (images en bas) ne pouvait raisonnablement pas manquer de faire référence à ce mythe de l'animation japonaise qu'est Yamato. C'est chose faite dans l'épisode 11 avec l'apparition magistrale du "Yamatogawa géant", inspiré du véritable cuirassé Yamato, et qui sort de terre tout comme son quasi-homonyme spatial dans le deuxième épisode de la série Uchû Senkan Yamato.
Abenobashi Il est intéressant de remarquer que l'aspect parodique est renforcé par le fait que le "Yamatogawa" apparaisse la proue orientée vers la droite de l'image, ce qui viole la règle non-dite comme quoi les vaisseaux doivent être dirigés vers la gauche de l'image, ce qui exprime la progression dans le sens de lecture japonais. Cette règle n'est pas systématiquement appliquée (vous trouverez d'ailleurs de beaux contre-exemples sur cette page), mais si vous êtes attentifs en regardant les anime, en particulier ceux de Matsumoto, vous constaterez certainement que c'est souvent le cas.
Dans Uchû Senkan Yamato, quand le vaisseau est orienté vers la droite, c'est bien souvent pour une raison précise. C'est le cas notamment dans le dernier épisode de la première série, afin d'exprimer le retour vers la Terre.

Mais c'est dans l'épisode 3 que les clins d'oeil à l'univers de Leji Matsumoto sont les plus flagrants. Pour ce qui concerne Yamato, on remarque que la saga occupe la deuxième place d'un classement pyramidal des oeuvres majeures de la SF nipponne, juste derrière Gundam. Nos jeunes héros auront ensuite à affronter un monstre mécanique doté d'un double Canon à Diffusion Ondulatoire semblable à celui de l'Andromeda. Enfin, après quelques déboires vestimentaires, Arumi se verra affublée de la saillante combinaison jaune de Yuki Mori.

Yamato dans Abenobashi Yamato dans Abenobashi Yamato dans Abenobashi
Yamato dans Abenobashi Yamato dans Abenobashi Yamato dans Abenobashi


>> Gurren Lagann (2007)

Après avoir notamment signé le 3ème épisode d'Abenobashi évoqué ci-dessus ainsi que l'OVNI Dead Leaves, le réalisateur Hiroyuki Imaishi récidive en 2007 au sein de la Gainax avec la série Tengen toppa Gurren-Lagann. Pas besoin ici d'aller chercher bien loin pour y trouver un clin d'œil au Leijiverse, puisque les images ci-dessous sont extraites de la scène d'ouverture du premier épisode.
A noter que si le personnage évoque clairement un certain pirate de l'espace, son vaisseau-robot évoque quant à lui plutôt le Yamato, comme on peut le voir avec certains détails des tourelles ou de la proue. De plus, quel dommage pour les Gamiliens qu'ils n'aient pas pensé à breveter le coup de l'attaque à la vrille !

Harlock / Yamato dans Gurren Lagann Harlock / Yamato dans Gurren Lagann Harlock / Yamato dans Gurren Lagann Harlock / Yamato dans Gurren Lagann
Harlock / Yamato dans Gurren Lagann Harlock / Yamato dans Gurren Lagann Harlock / Yamato dans Gurren Lagann Harlock / Yamato dans Gurren Lagann

Ajout du 06/10/2014 : Les épisodes 12/13/14 sont ensuite un vrai festival Yamatophile, avec un Dai-Gurren particulièrement évocateur, une 3ème passerelle qui se paye le luxe de se faire pulvériser dans deux épisodes successifs, des vaisseaux ennemis qui évoquent immanquablement le Balgray ou Gatlantis, etc., etc.

Yamato dans Gurren Lagann Yamato dans Gurren Lagann Yamato dans Gurren Lagann
Yamato dans Gurren Lagann Yamato dans Gurren Lagann Yamato dans Gurren Lagann
Yamato dans Gurren Lagann Yamato dans Gurren Lagann Yamato dans Gurren Lagann
Yamato dans Gurren Lagann Yamato dans Gurren Lagann Yamato dans Gurren Lagann

Et pour quasi-conclure en beauté, une fin d'épisode 24 à la mode Final Yamato à bord du Chôginga Dai-Gurren :
Yamato dans Gurren Lagann Yamato dans Gurren Lagann Yamato dans Gurren Lagann

charlock & Captain Marzhin
(http://triple9.free.fr)
Merci à Tatsujin, Watcha et Esis

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[2] commentaire(s) sur cette page
le 01/07/12 par Joe
Concernant Gurren Lagann, il y a au cours de l'animé des scènes qui rappelles vraiment certains passages de Yamato.
Déjà, on peut noter que le vaisseau géant de la fin de la série est une sorte de fusion entre le Yamato, L'ombre de la mort, l'arcadia ainsi que Galactus d'une ceraine façon.

Une des scènes vers la fin de la série montre justement ce gros vaisseau sombré lentement dans un océan, la proue vers le ciel. Cette scène est quasi à l'identique d'une scène mythique de Final Yamato si je ne me trompe pas.
C'est pour moi un gros gros clin d'oeil qui devrai figurer en image.
le 06/05/12 par loulou27074 (hhqrtuoe)
je veut plus d'images nu sur non censuré...
Page modifiée le 06/10/2014 16:54
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